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Showing posts from January, 2015

Tics de langage (suite)

Chers étudiants et amis, Je me suis livré à une petite recherche d’archives d’émissions de radio ou de télévision (Radioscopie, Bouillon de culture, etc.) grâce à l'INA qui a rendu ses documents publics, et j'ai constaté que la vitesse d’élocution était globalement moindre, il y a trente ans.  En effet, on doit beaucoup à la technologie mais elle nous a fait perdre cette vertu qu'est la patience. Autrefois, les pauses ou silences entre les membres de phrase permettaient de se concentrer avant que les mots ne viennent et le recours aux tics de langage – qui servent en partie à meubler et à garder le même débit de parole – était moins nécessaire et beaucoup moins systématique qu'aujourd'hui où la plupart des gens parlent très vite et se précipitent, dans une interview par exemple, pour répondre à une question, sans laisser le moindre blanc. Dans ma jeunesse lointaine, le tic le pus fréquent dont je me souvienne était "n'est-ce pas" et parfoi

Cours de laïcité, la belle affaire

Les mesures annoncées concernant l'éducation constituent un pur effet d'annonce et un vœu pieux pour empêcher la tentation du fondamentalisme ; elles ne reposent sur aucun programme, à supposer qu'il en faille un. Est-ce que les jeunes non musulmans, qui ne sont pas visés, auront le droit de sécher les cours de laïcité ? De plus, les professeurs n'ont pas besoin d'une formation particulière : l'amour de la République et le partage de ses valeurs ne s'enseigneront jamais. Ils sont le fruit d'un épanouissement au sein de la société et d'un sentiment d'espérance. En revanche, dispenser des cours de théâtre et de musique, promouvoir les arts et la culture dans les banlieues serait d'une efficacité sans commune mesure. Hélas, en temps de crise, ils sont aux premières loges sur l'autel des restrictions budgétaires. Et pas qu'en France. M. G.

Dieu que le monde a changé. Et notre humour, au fait ?

C’étaient les années 70, un peu avant la fin des Trente Glorieuses. Je vivais à Sarcelles, une ville nouvelle de banlieue parisienne où avaient fleuri d’imposantes tours construites en hâte pour abriter les mal-logés de la capitale mais aussi bon nombre de travailleurs immigrés. Leurs enfants étaient encore si jeunes que mes camarades de classe étaient pour la plupart ce que l’on appelle des Français de souche. Brassens, Ferré, Ferrat faisaient chauffer mon tourne-disque tandis que Montesquieu, Voltaire et Rousseau avaient investi mon bureau et ma table de nuit. C’étaient mes breuvages favoris. Pour me détendre, je lisais de temps à autre les bonnes feuilles du Canard Enchaîné et de Charlie Hebdo ; je m’imprégnais de l’humour de Coluche et de Desproges, lequel avait judicieusement déclaré qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. Quelques années plus tard, j’ai continué à fréquenter le même lycée mais de l’autre côté, celui de l’estrade du professeur. Les élèves avaient c

L'accent provençal

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Chers amis (de Charlie), Je vous recommande la lecture de cet excellent article de Bernard Henri-Lévy, dont j'ai enregistré le début . Charlie Hebdo : et maintenant ? Amicalement, Michel